Coach agile / Scrum Master : choisir un externe ou un interne ?

Cet article explore les avantages et inconvénients de choisir un expert agile externe plutôt qu’un salarié interne pour accompagner la transformation agile de la culture d’entreprise. Il complète aussi la distinction entre Scrum Master et coach agile, abordée dans cet article précédent de notre blog

Les évolutions rapides (technologiques, produit, etc) et la concurrence accrue conduisent de nombreuses organisations à repenser leurs pratiques de travail, que ce soit pour conquérir les marchés ou des collaborateurs rares.  

Les enjeux associés sont larges : renforcer l’efficience, développer l’innovation, et, en interne, développer la transversalité, motiver, engager et fidéliser les salariés, renforcer l’attractivité de la marque employeur. 

Maximiser l’efficacité organisationnelle implique une transformation de certaines pratiques, et très souvent de la culture de l’organisation. Cette transformation peut se faire à bas bruit sur le terrain, souvent avec un périmètre spécifique (Scrum pour une équipe), ou bien nécessiter une démarche globale portée par la direction. 

Dans ce contexte, choisir un intervenant pertinent contribue à un enjeu stratégique de croissance, voire de pérennité, pour l’organisation.  

Coach agile ou Scrum Master : externe ou interne ?
Coach agile ou Scrum Master : externe ou interne ? credit

Coach agile ou Scrum Master ? 

Le coach agile aura souvent un champ d’intervention plus large et plus profond que le Scrum Master. Il englobe la démarche globale de transformation des pratiques et de la culture d’organisation, tandis que le Scrum Master est plus ciblé dans la nature et le périmètre de son activité : il accompagne la mise en œuvre de Scrum au niveau des pratiques d’équipes. 

Cette répartition est celle souvent observée en pratique. Toutefois, il faut noter que le guide Scrum inclut bien dans le rôle de Scrum Master les aspects de transformation organisationnelle. En effet, il y a dans Scrum, parmi les services rendus par le Scrum Master à l’organisation : 

  • accompagner, former et encadrer l’organisation dans son adoption de Scrum ; 
  • planifier et apporter des conseils sur l’implémentation de Scrum au sein de l’organisation ; 
  • faciliter la compréhension de l’approche empirique en environnement complexe des équipiers et parties prenantes ; 
  • et contribuer à lever les obstacles qui peuvent se dresser entre les parties prenantes et les Scrum Teams. 

Ces services rendus à l’organisation nécessitent souvent une expérience et des compétences en ingénierie organisationnelle et en accompagnement du changement, compétences que peut ne pas avoir un bon Scrum Master. Et c’est là que le coach intervient. 

Le coach agile couvre donc souvent un champ d’intervention plus large et plus profond que le Scrum Master. Cet article associe les deux rôles, car il est fréquent qu’une transformation de la culture d’entreprise soit réalisée à l’occasion d’une approche agile comme Scrum. 

Vaut-il mieux un accompagnement agile externe ou interne ?  

Le comparatif aborde quatre points : la qualité de l’expertise, l’objectivité, le facteur nouveauté et la flexibilité. 

1. La qualité de l’expertise agile

L’un des avantages indéniables d’avoir un coach externe est la richesse de son expertise. En tant que professionnel indépendant, le coach externe a travaillé dans divers contextes d’organisations, accumulant une expérience et une connaissance approfondie des meilleures pratiques, et surtout des pièges cachés, rencontrés au fil de ses missions. Cette expertise diversifiée peut être particulièrement précieuse dans l’adaptation des approches agiles à des contextes variés. Cela permet de construire rapidement des solutions sur mesure aux défis spécifiques rencontrés dans une situation donnée. 

A côté de cette réalité statistique constatée en entreprise, il existe bien sûr des contre-exemples (un prestataire externe moins expérimenté qu’annoncé, ou tout simplement peu compétent ; ou inversement, un interne très aguerri et affûté). 

Les deux points suivants seront eux, rarement démentis, par des cas particuliers.  

2. L’objectivité et l’impartialité

Le coach externe est généralement perçu comme étant plus objectif et impartial par rapport à un interne. En évitant les dynamiques internes, les biais et les alliances politiques, le coach externe peut évaluer la situation de manière plus neutre, et proposer des recommandations à partir de données non biaisées.  

Cette impartialité favorise le changement et facilite la résolution de problèmes sans parti pris, contribuant ainsi à une mise en œuvre plus fluide de transformations organisationnelles, et en particulier de l’appropriation de l’agilité. 

3. Un regard neuf 

Le regard neuf, qu’apporte un coach en organisation externe, constitue l’un des bénéfices les plus précieux. En tant qu’observateur externe, le coach apporte une perspective nouvelle sur l’existant et les potentialités de l’organisation. 

C’est un point central, car si un système dysfonctionne, c’est précisément parce que ses composants le lui permettent.  

Si ses composants (la structure, les hommes, l’organisation, etc) ne sont pas toujours la cause du dysfonctionnement, en tout cas, ils n’en sont pas la solution. 

Sinon l’organisation n’en serait pas là. 

Cette citation, attribuée à Albert Einstein, le formule très justement :  
« La folie, c’est de faire toujours la même chose et de s’attendre à un résultat différent ». 

L’élément nouveau, qui va aider à sortir de ce cycle délétère, c’est le coach externe. 

Ce regard frais apporté par un coach externe expérimenté est à la fois un catalyseur, un accélérateur, et un des composants pour déclencher une réaction de transformation. 

Son regard extérieur favorise l’innovation en remettant en question les pratiques établies, encourage la créativité en apportant des pratiques nouvelles. Il détecte également précocement des signes de stagnation ou de résistance au changement, facilitant ainsi leur résolution.  

Le coach externe (de même que le Scrum Master) peut aussi identifier des opportunités d’amélioration que des acteurs internes pourraient ne pas remarquer, en raison de leur proximité avec les opérations quotidiennes, et de leur « habituation » aux dysfonctionnements.  

Expertise agile : externe ou interne ?
Expertise agile : externe ou interne ? credit

4. Flexibilité et adaptabilité 

Enfin, sur un plan pratique, un prestataire externe offre une flexibilité accrue en termes de disponibilité et d’adaptabilité. Un coach externe peut proposer un planning d’intervention en fonction des besoins spécifiques du projet, sans être limité par les contraintes internes de l’organisation. Cette flexibilité peut être particulièrement bénéfique lors de la phase initiale de transition vers des approches agiles, où des ajustements fréquents sont nécessaires pour optimiser les processus et maximiser l’efficacité. 

Quels sont les inconvénients du recours à un coach agile externe ? 

Du coté des inconvénients, le coûts d’un externe et la crainte d’un manque de connaissance sont à examiner. 

1. Le coût financier du coaching agile

Le principal inconvénient de faire appel à un coach externe semble souvent celui du coût financier.  

Si, comparativement, un Scrum Master interne semble représenter une solution plus économique, ce calcul est souvent trompeur (et ne porte que sur la trésorerie). 

En effet, le vrai enjeu n’est pas adressé par : « combien cela coûte ? », mais plutôt : « combien cela rapporte ? ».  

Économiser avec une prestation à coût réduit qui n’apporte qu’une réponse partielle ou médiocre : serait-ce une réelle économie ? 

Un budget plus important pour une expertise apportant plus de valeur (innovation, efficience, etc) et une valeur durable (car appropriée et ancrée) sera au final un meilleur calcul en termes de retour sur investissement. 

transformation agile : externe ou interne ?
Transformation agile : externe ou interne ? credit

2. Le manque de connaissance du contexte (comparativement à un coach interne)

A priori, un coach externe pourrait manquer de compréhension approfondie des dynamiques internes et de la culture spécifique de l’entreprise. Il pourrait donc moins anticiper certains obstacles liés aux relations entre les membres de l’équipe ou à la structure organisationnelle.  

C’est souvent une crainte qui ne ne traduit pas dans les faits. 

Il est vrai que certaines subtilités (jeux d’acteurs, etc) lui sont inconnues au démarrage de la mission. Toutefois, un coach vraiment expérimenté sait aller chercher l’information dont il ignore l’existence. Il a développé une capacité d’écoute et de détection des signaux faibles à cet effet, et s’appuie précisément sur les internes qui eux connaissent ces subtilités.  

C’est pour cela que la qualité de la collaboration développée par l’intervenant externe avec les salariés de l’organisation (en particulier un éventuel Scrum Master interne) est fondamentale.  

En conclusion : faut-il un accompagnement agile interne ou externe ? 

Si le choix entre un coach agile externe ou interne dépend largement des besoins et des circonstances spécifiques de chaque entreprise, les avantages d’engager un coach externe (tels que l’expertise spécialisée, l’objectivité, le regard neuf et la flexibilité) peuvent être des atouts précieux pour les entreprises cherchant à enclencher une réelle transformation, qu’elle soit digitale, culturelle, organisationnelle. 

Un Scrum Master sera l’allié précieux du coach pour la réussite de ce type de projet, et apportera des bénéfices tangibles, comme détaillé dans cet article.

Katia BRADTKE

Katia BRADTKE

“En théorie, il n'y a pas de différence entre la théorie et la pratique. Mais en pratique, il y en a une.” Yogi Berra

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